Automatisation, Robotique et Intelligence Artificielle: Éducation, éthique et innovation avec le Ing. Muhammad Zakir Shaikh

Dans un monde où l’automatisation et la robotique progressent à grande vitesse, l’enseignement technique doit relever le défi non seulement de transmettre la technologie, mais aussi de former des professionnels capables d’appliquer ces connaissances avec discernement, sens critique et responsabilité. Comment enseigner des systèmes complexes aux nouvelles générations ? Quel rôle joue l’intelligence artificielle dans la salle de classe ? Comment équilibrer théorie, pratique et éthique ?

Chez EDIBON, nous avons souhaité aborder ces questions avec une figure clé du secteur : le Ing. Muhammad Zakir Shaikh, Directeur du Centre national pour la robotique, l’automatisation et l’intelligence artificielle au Pakistan, hercheur à l’Université de Malaga (Espagne) et référence mondiale en matière d’innovation éducative avec une vaste expérience dans des projets internationaux allant du diagnostic par IA à la formation en durabilité.

Entretien avec le Ing. Muhammad Zakir Shaikh

Quelles sont les stratégies les plus efficaces pour enseigner la mécatronique et l’automatisation ?

Selon M. Shaikh, l’enseignement de cette discipline doit aller au-delà de la théorie. « Il ne s’agit pas seulement d’expliquer des algorithmes ou des boucles de contrôle, mais d’éveiller la curiosité », affirme-t-il. Sa méthode privilégiée est l’apprentissage par projet : lorsqu’un étudiant construit un robot ou simule un système autonome, il commence à comprendre comment la perception, la planification et l’action s’intègrent dans un système fonctionnel.
Il met également en avant l’utilisation d’outils comme ROS (Robot Operating System) et de simulateurs tels que Gazebo ou Rviz, qui permettent aux étudiants de visualiser et de déboguer des processus complexes. « Face à des concepts abstraits, ces plateformes offrent une expérience tangible et significative. »

Comment intégrez-vous la théorie à la pratique dans vos cours ?

Il applique un modèle pédagogique qu’il appelle learn, see, do (apprendre, voir, faire). D’abord, il explique les bases théoriques à l’aide d’analogies claires. Ensuite, il les démontre en simulation. Enfin, il laisse les étudiants expérimenter et réfléchir.

Par exemple, lorsqu’on enseigne le contrôle PID, il ne s’agit pas seulement de montrer des graphiques — les étudiants peuvent intervenir directement sur un véritable équipement de régulation et de contrôle.« L’apprentissage devient mémorable quand on ressent physiquement l’effet d’un changement de paramètre », souligne-t-il.

Quel est l’impact de l’IA sur l’enseignement et la recherche en ingénierie ?

Selon lui, des technologies telles que les réseaux neuronaux, la vision par ordinateur ou le traitement du langage naturel (NLP) transforment l’enseignement et la recherche.

Dans l’enseignement :

  • Les plateformes adaptatives permettent de personnaliser l’apprentissage
  • Les laboratoires virtuels fondés sur la vision par ordinateur suppriment les barrières physiques.
  • Les outils de NLP automatisent la correction et fournissent un retour immédiat, optimisant l’efficacité pédagogique.

Dans la recherche :

  • L’IA accélère l’analyse de grandes quantités de données
  • Elle favorise la collaboration grâce aux résumés, à l’identification de tendances et à la rédaction assistée.
  • Elle ouvre de nouvelles perspectives pour l’innovation et le design expérimental.

Cependant, le Ing. Shaikh met aussi en garde contre les défis éthiques, la protection des données et les inégalités d’accès.

Quelles sont les tendances émergentes en mécatronique, automatisation et robotique que les enseignants devraient prendre en compte ?

Les avancées technologiques transforment l’enseignement technique en mécatronique, automatisation et robotique. Pour préparer les étudiants aux défis réels de l’industrie, il est essentiel d’intégrer les tendances suivantes :

  • Collaboration homme-robot : La robotique ne fonctionne plus de manière isolée. Les postes de travail avec bras robotisé permettent d’étudier des processus partagés, des séquences sécurisées et la synchronisation avec des automates programmables (PLC).
  • Automatisation intelligente : Les systèmes actuels dépassent les logiques purement séquentielles. L’utilisation de capteurs, de logiques conditionnelles et de contrôles adaptatifs prépare les étudiants à interagir avec des processus autonomes et optimisés.
  • Connectivité et systèmes IoT : La communication entre stations, le contrôle via ordinateur et l’acquisition de données en temps réel sont au cœur de toute architecture industrielle 4.0. Les unités EDIBON permettent de simuler cet écosystème de manière réaliste.
  • Simulation et visualisation des processus : La formation est renforcée grâce aux interfaces HMI, à la supervision via PC et aux logiciels de contrôle, qui reproduisent fidèlement les environnements de production.
  • Conception flexible et bio-inspirée : La robotique évolue vers des solutions plus souples et sécurisées. Encourager la conception innovante avec des matériaux alternatifs et des mouvements inspirés de la nature ouvre de nouvelles perspectives de recherche.
  • Fabrication modulaire et flexible : Les lignes interconnectées d’EDIBON reproduisent des cellules de production réelles. Cette approche systémique permet d’analyser l’efficacité globale, la programmation distribuée et l’intégration technologique.
  • Durabilité et approche transversale : Les équipements EDIBON permettent d’étudier la consommation énergétique, la traçabilité et le rendement, tout en intégrant une dimension éthique et environnementale dans l’enseignement technique.

Quels sont les principaux défis de la formation en automatisation et robotique ?

Pour M. Shaikh, l’un des plus grands défis est de maintenir les programmes de formation à jour face à l’évolution rapide des technologies. Il souligne également plusieurs enjeux clés :

  • Favoriser l’égalité d’accès : Tous les étudiants n’ont pas la possibilité d’accéder physiquement à un laboratoire technique. L’intégration de solutions telles que les laboratoires à distance, les plateformes interactives et les expériences en réalité augmentée permet d’étendre l’apprentissage au-delà de la salle de classe, en garantissant à chacun le développement de compétences pratiques, quel que soit son lieu ou son contexte de formation.
  • Une approche interdisciplinaire : La mécatronique, l’automatisation et la robotique sont des domaines transversaux qui exigent de dépasser les cloisons entre disciplines pour encourager une formation intégrée et adaptée aux réalités industrielles.
  • La formation continue du corps enseignant : Le développement professionnel des enseignants doit être une priorité afin de rester en phase avec les évolutions technologiques et pédagogiques du secteur.

Comment intégrez-vous l’éthique dans la formation des ingénieurs ?

« Le design éthique n’est pas une option, il fait partie intégrante de tout système intelligent », explique-t-il. Dans ses cours, il analyse des pannes réelles pour discuter des biais de données, des décisions automatisées et de l’impact social des technologies.

Il encourage à poser des questions fondamentales : Qui en bénéficie ? Qu’est-ce qui pourrait mal tourner ? Comment garantir la transparence ? Il promeut aussi la durabilité en évaluant l’impact environnemental des matériaux et de la consommation énergétique. « Former des ingénieurs responsables, c’est leur apprendre à poser les bonnes questions », conclut-il.

Recommanderiez-vous de travailler avec EDIBON ?

« Sans aucun doute », répond-il. « Je recommande EDIBON sans réserve à mes collègues, chercheurs et enseignants. » Il souligne l’engagement de l’entreprise envers l’éducation technique, la qualité de ses solutions pédagogiques, et sa capacité à relier théorie et pratique.Mon expérience avec EDIBON a été enrichissante. Ce n’est pas seulement une entreprise technologique, c’est une équipe humaine engagée pour l’avenir de l’ingénierie. » ”.

Le Ing. Muhammad Zakir Shaikh incarne une nouvelle génération de leaders académiques qui conçoivent la technologie comme un outil au service du progrès humain. Sa vision intégrée de l’éducation — où théorie, pratique et éthique se rencontrent — s’aligne pleinement avec les valeurs d’EDIBON.

Dans un monde en perpétuelle mutation, chez EDIBON nous partageons son engagement pour une formation technique moderne, inclusive et socialement responsable. Car préparer les ingénieurs de demain, ce n’est pas seulement transmettre des savoirs, c’est aussi cultiver la conscience, la curiosité et l’intégrité.

Muhammad Zakir Shaikh
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